3.1.2 Les industries légères et extractives
Le développement des écosystèmes industriels représentent pour l’UEMOA un puissant levier d’import-substitution. Les économies de l’Union sont en effet, à ce jour, fortement extraverties, les pays s'approvisionnent essentiellement à l’extérieur de l’Union pour leurs besoins courants (90% des importations s'effectuent hors UEMOA). Or, paradoxalement, l’Union dispose déjà d’un bon niveau de production dans plusieurs filières, et le potentiel d’industrialisation y est élevé. La première ambition est donc de démarrer une réduction drastique des exportations de matières premières brutes, et de se positionner sur des marchés exports à forte valeur ajoutée. À cet égard, la promotion du savoir-faire dans l’artisanat et le textile permettra à l’UEMOA de valoriser sa production cotonnière parmi les plus élevées au monde, d’une part, et d’autre part, d’offrir des débouchés et une diversification des revenus à ses populations sahéliennes, disposant d’un cheptel important. En outre, le sous-sol de l’UEMOA est riche en matières premières qui permettraient de former des écosystèmes miniers, et d’assurer sa souveraineté en produits pétroliers raffinés. Le déficit d’exploration et la faible intégration des chaînes de valeur minières impacte la contribution du secteur à la transformation structurelle des économies. Le secteur extractif, important contributeur aux exportations, demeure un faible contributeur à la croissance, à l’emploi, et aux budgets nationaux. L’exploitation accrue des phosphates et du gaz et leur transformation locale en engrais contribueraient fortement à la transformation du secteur agricole, en dopant les rendements. L’accroissement de l’offre énergétique à coût compétitif, mis en œuvre notamment à travers des programmes de pôles énergétiques sur la base des ressources disponibles, constituera un levier décisif d’industrialisation. Enfin, en dépit de progrès réalisés et d’ilots de réussite, l’UEMOA demeure fortement importatrice de biens de consommation courante. Les produits chimiques et pharmaceutiques, les véhicules, les plastiques, l’électroménager ou l’équipement industriel font partie des plus grands postes d’importation. La relocalisation d’une partie des chaînes de valeur constituera donc un levier important de souveraineté, d’équilibre budgétaire et de création d’emplois à valeur ajoutée. Sur ce point, les activités d’assemblage ou même de recyclage devront faire l’objet d’une attention particulière et d’un soutien ciblé.
En conclusion, la faible compétitivité des industries de l’Union tient largement à l’indisponibilité ou au coût prohibitif des facteurs de production, notamment énergie, foncier et logistique. Plusieurs États en voie de développement ont en partie apporté une solution à la question de l’accès aux facteurs de production par la multiplication des Zones économiques spéciales et des Pôles de compétitivité en charge d’un développement industriel accéléré.
Pour créer de l’emploi formel à valeur ajoutée, renouer avec l’équilibre budgétaire, l’UEMOA accompagnera prioritairement 3 écosystèmes :
- Artisanat et manufacture
- Industries extractives
- Biens de consommation courante