Soumis par innoprox le Apr 30

3.1.3 Les services à valeur ajoutée

Le secteur tertiaire représente déjà une part importante des emplois et de la valeur ajoutée au sein de l’UEMOA, mais son efficience y est limitée. Très largement informel, il se compose essentiellement de micro-entreprises et de TPE peu performantes. Pour autant, les services à valeur ajoutée ont le potentiel de jouer un rôle catalytique dans l’essor de l’économie régionale. Leur impact est en effet décisif sur la formation et le développement des chaînes de valeur compétitives, notamment dans l’industrie. 

C’est d’abord le cas de l’économie numérique, qui constitue aujourd’hui un moteur puissant de l’économie mondiale. Entre 2010 et 2020, sa contribution au PIB mondial est passée de 16% à 25%. Dans l’Union en revanche, elle n’a toujours pas décollé et stagne à 3% en 2022, malgré le cadre institutionnel relativement bien développé. Les mutations rapides du secteur empêchent en effet États et opérateurs d’en exploiter le plein potentiel. Le déficit des infrastructures télécoms et le coût élevé de déploiement dans les zones extra-urbaines posent la question de l’opportunité d’effectuer un nouveau saut technologique, qui capitaliserait sur le potentiel d’une couverture satellitaire au niveau régional. 

De même, la logistique, maillon clé des économies industrialisées (10% du PIB en moyenne), est marquée dans l’UEMOA par une faiblesse notoire qui grève la compétitivité, notamment dans les pays enclavés. Au-delà du strict aspect infrastructurel, l’amélioration de l’offre logistique passe par une professionnalisation des acteurs et une sophistication des services, notamment à travers le déploiement d’un réseau de plateformes logistiques d’importance régionale. Les zones frontalières représentent, à ce titre, un lieu propice au développement d’une offre logistique performante.

Les Industries culturelles et créatives (ICC) sont également des leviers clés du développement, à même de contribuer à 6 ODD sur 17. Leur place est croissante dans l’économie et les emplois formels en Afrique, et les bailleurs sont de plus en plus nombreux à le promouvoir. Facteur d’intégration et de paix sociale, elles forment donc un écosystème à part entière à soutenir, pour favoriser l’intégration culturelle au sein de l’UEMOA et rendre les contenus de l’Union plus visibles en Afrique et dans le monde.

De même, le tourisme est un véritable moteur de croissance pour plusieurs pays d’Afrique. L’essor et la performance du secteur reposent sur l’imbrication complexe de clusters diversifiés, dont la combinaison seule peut produire un effet d’attractivité soutenu. Si le capital naturel et culturel est très important dans l’UEMOA et nécessite d’être protégé et promu, le développement d’une offre touristique équilibrée au niveau régional, compte tenu de l’instabilité qui caractérise la zone actuellement, paraît  critique.

Enfin, l’état de dégradation actuel de l’environnement de l’espace communautaire dans un contexte de changement climatique appelle une attention particulière pour sa préservation et sa restauration. L’Afrique de l’Ouest, l’une des régions les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, est particulièrement concernée. Les projections indiquent que d’ici 2050, les rendements agricoles pourraient chuter de 20% en raison des conditions climatiques changeantes. 

Dans ce contexte, il est crucial d’adopter une approche holistique des questions environnementales. La restauration des écosystèmes et la résilience climatique doivent devenir des priorités pour l’UEMOA, qui doit intensifier ses efforts en matière de gestion durable des ressources et de conservation des écosystèmes, tout en renforçant les politiques d’adaptation au changement climatique.

Pour développer des services à forte valeur ajoutée au bénéfice des citoyens, des opérateurs économiques et des administrations, l’UEMOA promouvra 5 écosystèmes :

  • Économie numérique
  • Logistique
  • Industries culturelles et créatives
  • Tourisme
  • Services environnementaux